chat soeur

TW ━ gore, sang, mentions de mort et d'anorexie

Ⅰ  - La fin et le début

Fait tout rouge et pas tout noir comme on aurait pu croire, parois écarlates et dégoulinantes qui l’encerclent, elle pose ses mains lilliputiennes sur la carne juteuse, pince et déchiquette, chatouille le monstre pour qu’il la recrache,

qu’il la vomisse,

elle s’imagine émerger dans un raz-de-marée de sang et de boyaux et de chair et de cervelle et de biles et de tendons qu’elle aurait arrachés en s’extirpant du sarcophage, trophée de misère, colliers mortifères.

Les chairs sont fumantes. Elle est recouverte de merde et de sang. Fait chaud, elle sue, sue tellement qu’elle doit se déshabiller – abat ses petits poings rageusement contre la bidoche repue du loup qui ne trésaille même pas.

Yeux jaunes reptiliens, or macabre qui coule sur les paupières poilues et crasseuses, gueule grande ouverte entre deux draps immaculés qui vient la gober , les crocs qui l’effleurent, mais gamine se contorsionne comme un oiseau qui s’est pris l’tonnerre. Il n’arrive pas à la mâcher ni même la lécher c’gros nul mais l’a quand même enfermée dans sa grotte-estomac qui pue et qu’est rouge toute rouge comme une pomme, ou comme le ciel avant la nuit, ou comme le sang qui coule de sous la jupe des grandes du village (beurk beurk) Rouge beugle, implore, supplie, chiale et exténuée par l’inévitable et ineffable, elle s’allonge dans la merde pestilentielle.

Et s’endort.

Enfant cauchemarde. On l’écartèle et on la dévore membre après membre et tous les péquenots du village sont là pour l’observer disparaître. Ils rient mais sont aussi muets, bouches cousues par le sang qui en dégouline et elle réalise avec horreur qu’eux aussi la bouffent, ils trempent leurs mains sales dans ses jus et ses sucs et elle hurle à qui veut l’entendre et au loin lui répond le hurlement animal de deux yeux jaunes dans la brume.

Avec le recul, la façon dont on l’a extirpée de ce bourbier était tout autant traumatisante que l’animal qui l’avait avalée comme une mouche. Une hache qui vient fendre la bedaine et dessine un abysse, un séisme, une putain de voie vaginale écarlate et ridiculement étroite. On l’attrape par ses cheveux noirs, la sort de là comme un nouveau-né. Toute nue devant mamie et un homme inconnu aux gros bras veineux et à la barbe broussailleuse pleine de poux, enfant chouine la trogne pleine de morve et de crasse. A la fin de sa naissance, Loup n’est plus là.


Ⅱ - L’appétit

Bouche volatile picore à demi les légumes à peine grillés, à peine touchent-ils sa langue qu’elle a déjà envie de gerber. Carmina repousse l’assiette qu’elle remplit de toute façon très peu – elle sait qu’elle ne mange pas, qu’elle ne mange rien, elle se veut la moins appétissante possible, la moins reluisante, la moins délicieuse. Que ses chairs soient fades et immondes, que sa silhouette soit osseuse et prête à casser. Pourtant, son corps de Fable semble encaisser les chocs, maintenir ses muscles et ses hanches bien en place. Elle se doit d’être forte pour manipuler les kilos de carne à la boucherie du vieux Tom.

Le vieux Tom est un commun libidineux et totalement miro, qui n’a ni enfant ni employé de confiance à qui léguer son misérable établissement qui ne respecte aucune des règles de sécurité et d’hygiène de la législation américaine. Carmina s’en tamponne allégrement le coquillard, elle ne compte pas se plaindre ou monter un syndicat. Le vieux Tim lui en doit une bonne et c’est tout ce qui compte.

Le hachoir fait clac. L’os fait crack. Le fusil qu’elle tient sur son épaule fait pan. Clac. Crack. Pan. Clac. Crack. Pan. La chambre froide de la boucherie fait zzzzzzzzzzzz. Entourée de toutes ces carcasses dégueulasses à peine congelées, Carmina songe qu’il y a beaucoup de monstres dont on pourrait se débarrasser sans vraiment les tuer : les enfermer ici, entre deux poitrines de bœufs, laisser leur peau se fendre, leurs veines se contracter, leur sang geler, leurs membres se nécroser, puis finalement, leur cerveau s’endormir, mode hors ligne, game over, une belle silhouette à jamais conservée dans une lumière bleu pâle.

D’une certaine façon, sous les paupières de Carmina, il fait toujours tout rouge et suintant. Et tout ce qu’elle peut entendre, c’est clac, crack, pan et le zzzzzzzzzzzzz qui une fois loin de la boucherie, se confondrait à merveille avec les bruits gutturaux d’une bête assoupie après s’être rassasiée.

MAIS PARDON. MAIS PARDON. MAIS QUEL CHAPERON JE ???? tes thématiques et ta manière d'aborder le personnage sont TELLEMENT intéressantes, c'un truc de ouf, l'histoire est si harsh je suis ultra fan, c'tellement organique. je sais même pas quoi dire de plus tellement j'ai hâte qu'on se trouve un truc et qu'on puisse se faire des rps du turfu. carmina va faire des malheurs, ço, c'est sûr.

Y'a pas à dire t'as tout cassé sur ton passage, même les murs, même les pavés, t'as su retourner les rues et les villes. Maintenant que c'est fait et que t'as enfin pu prendre forme, t'as au final pas grand-chose à faire par la suite. Y'a ces petits utilitaires qu'on te cale sous la patte, te faire des liens ou tout simplement directement aller flooder pour te fondre dans la masse, même glisser du côté de la CB qui sait. Si t'es un DC/TC/QC on t'invite à te recenser. En tout cas on te remercie et on espère que tu trouveras en USD un nouveau toit sympa sur lequel tu pourras écrire sans te prendre la tronche, sans avoir de poids sur les épaules.