Patte folle,

identité ;; Rajiv, prénom pioché au hasard dans un vieux bouquin tout déchiré, une vacherie qu’on lui avait apporté à la Ferme, à l’époque où il regardait encore ses mains comme si c’était la pire atrocité qu’il n’avait jamais vu. Les pages ne tenaient même plus entre elles tant elles avaient été usées par les Fables entrées dans le programme de réinsertion. «Il vous faudra un nom pour ne pas attirer l’attention, vous pourrez en trouver là-dedans. On va vous les lire, mais plus tard vous apprendrez à lire et à écrire par vous même. Votre prénom sera d’ailleurs la première chose que vous apprendrez à écrire, alors n’en choisissez pas un pas trop compliqué.» qu’on leurs avaient dit. Et lui, il n’avait pas vraiment écouter, à la fois trop répugné par sa nouvelle apparence et à la fois trop impatient de quitter cette fourrière de luxe. Ce ne sera que six mois plus tard qu’il découvrira le sens premier de ce prénom, celui qui a des rayures, «Putain de Destinée à la con.» qu’il chuchotera alors. Khan, souvenir de cette ancienne vie, de cette mère méprisée et adulée, de cet enfers tropical où il ne vivait qu’en pariât, souvenir de cet ancien lui, conservé de peur de se perdre en route, de peur de devenir comme ces Hommes qu’il ne peut s’empêcher, encore aujourd’hui, de dévisager. âge ;; Les Communs lui donnent souvent plus de vingt ans mais ne vont jamais au dessus de trente. Ils lui disent qu’il paraît jeune, qu’il n’est pas particulièrement vilain, un jour, une Commune a même dit qu’elle en ferait bien son quatre heure, et Rajiv a pensé que non, que dans une autre réalité, ça aurait elle qui aurait été son quatre heures. conte ;; Animal boiteux, né malchanceux avec sa patte avant gauche en vrac, déformée, incapable de chasser, c’est à peine si il pouvait courir convenablement, contraint de s’attaquer aux troupeaux et à des bipèdes maigrelets pour subsister, railler pour son handicap par le reste de la jungle. La différence pointée du doigt par sa propre mère, elle lui colla tellement à la peau qu’elle en devint un surnom que de nombreux animaux reprirent, Lungri. Charognard méprisé, moqué. «Un tigre qui se bataille avec des vautours pour une carcasse, ce n’est pas un tigre, c’est une erreur de la nature, c’est Lungri.» qu’il pouvait lire dans les regards dédaigneux des autres animaux. Chassé par des humains complices de cette jungle qui préférait le voir mort, à cause d’une différence qu’il n’avait pas choisi d’arborer. Shere Khan, le plus grand tigre de la Jungle et en était également le plus pitoyable. Muré dans sa haine, unique rempart entre lui et le reste du monde, il vira dans l’extrémisme, Shere Khan, il devint un monstre qui avait préféré bouffer un gosse que de le laisser grandir, de peur qu’il finisse comme tous ces connards qui le traquaient, armes aux poings, du matin au soir. Il n’est pas foncièrement mauvais Shere Khan, il est même loin d’être le grand méchant de l’histoire. Shere Khan, ce n’est qu’un survivant aux actes peu reluisants, un animal affamé prêt à tout pour se remplir la panse et subsister ne serait-ce que quelques heures de plus. métier ;; Auteur, il narre une vision déformée de la vie des quelques Fables qui ont bien voulu la lui narrer, publie des albums anthologiques tous plus chargés d’hémoglobines les uns que les autres. Les histoires s’enchaînent, toutes dénuées de magies, plus préoccupé par la psychologie des intervenants et par le gore de ses scènes que par les histoires de bonnes fées et de bénédictions. L’envie de mettre en lumière la psyché déformée d’êtres conditionnés pour la survie, l’envie de rendre crédit à ces gens réduits au rôle de méchant, l’envie de montrer que le quotidien d’un superprédateur n’a rien de reluisant, que ce n’est pas parce qu’il a la gueule couverte de sang et les crocs apparents qu’il rêve de goûter la chair d’un nourrisson. Rajiv, il s’est découvert ce talent inné qu’il avait pour le dessin un peu pour accident, les doigts tachés d’encre il avait finit par envoyer voler ce stylo qui lui sortait par les trous de nez, enragé contre son incapacité à faire un « R » convainquant, le regard captivé par cette silhouette tentatrice qui se dessinait sur les rideaux clos de l’appartement d’en face, ses doigts avaient finit par vadrouiller d’eux-mêmes sur la feuille de papier, l’encre coulant le long de sa peau pour s’étaler sur la feuille. Un don renforcé par la pratique, le Tigre avait passé des mois entiers enfermé entre les quatre murs de son appartement, le regard porté sur celui-ci d’en face, et les doigts s’agitant sur des planches, traçant une vision fantasmée de cette ombre qu’il ne pouvait que deviner, imaginant la vie de cet individu mystère, salivant devant tout ce qu’il pourrait lui faire. Aux dessins furent apportés des mots, dictés à des putes de passage dans son appartement, écrivant sans jugement pour le prix d’une passe, un deal plus qu’excellent aux yeux de la plupart. Le succès rencontré par mégarde après qu’une de ces prostituée ait fait fuité une ses planches sur le net. Cette planche, elle a rapidement un public, certains étant attirés par la vue du sang et des boyaux, là ou d’autres l'avaient été par cette histoire fragmentée, incompréhensible et pourtant prometteuse. Rajiv Khan, auteur de bande dessinée pour adulte, déconseillées aux moins du 18 ans et perdues entre des centaines d’autres sur les étales des libraires Communes. Gaucher, il lui arrive souvent de devoir s’arrêter de dessiner, les larmes aux yeux, sa patte folle le faisant toujours souffrir plus que de raison, il ne compte plus les fois où il a rêvé de prendre un couteau et de se la couper d’un coup sec quitte à crever d’une hémorragie la seconde d’après. orientation sexuelle ;; Pansexuel, le prédateur qui se réveille à la vue du moindre corps, se met à l’affût de la moindre courbe, salive devant le moindre bout de peau. Partisan des coups d’un soir, il est aussi de ces hommes qui rodent le soir dans les rues bordées de travailleurs.euses du sexe, Rajiv il n’y va pas avec délicatesse, le sexe en exutoire, il n’y a que dans ces moments là que le Tigre se lâche, mordant, griffant, grognant. Il en a pété des lits, saccager des chambres d’hôtels, et s’est toujours barré par la fenêtre pour ne pas avoir a en assumer les conséquences. statut civil ;; L'aorte éteinte, carrément rouillée, le myocarde n'a jamais battu pour qui que ce soit et le Tigre s'en réjouit. Pas le temps pour le romantisme, les dîners en tête à tête, les séances de cinéma passée le regard planté dans celui de l'autre, pas l'envie non plus. Le dégoût qui barre son visage dès qu’il croise un de ces couples dégoulinants de mièvreries et de rêves inatteignables. Il se souvint d’un temps où un serpent lui avait sifflé qu’il était jaloux de ces gens-là, de ce bonheur qu’il n’aurait jamais. Parce qu’un Tigre, ça se dompte mais ça ne se dresse pas, parce que malgré tout les efforts du monde, un Tigre ça reste un animal sauvage, parce que malgré tout l’amour du monde, il reste ce risque infime que le Tigre pète un plomb et arrache la carotide du naïf dompteur. statut monétaire ;; Fluctuant, des dépenses souvent plus importantes que l’argent rapporté par ses ventes. Rajiv, il n’a jamais vraiment eu la notion de l’argent, ne se rendant compte qu’à la fin du mois qu’il n’a plus que des mouches dans son portefeuille. L’argent avait toujours été le fléau des Hommes, et les Hommes avaient toujours le sien, et même après avoir passé un an parmi eux, il peine encore à intégrer que désormais, l’argent est également son fléau. traits de caractère ;; Les mots plus aiguisés que les griffes, si le Roi de la Jungle ne s’est jamais distingué par ces actes ce sont bel et bien ses mots qui lui ont permit de maintenir une « bonne entente » avec les loups, c’est grâce à ces mêmes mots qu’il a pu asseoir son autorité sur les plus jeunes. Shere Khan, il a toujours été un beau parleur, fin manipulateur c’est en jouant sur les états d’âmes et sur les attentes des plus fragiles qu’il a survécu. La haine toujours ancrée au fond de lui, souvent agressif envers les inconnus, le rejet en automatisme, la solitude en refuge. Il a toujours cette envie persistante d’exploser les gueules de certains si fort que leurs cervelles repeindraient les murs de la ville, de péter des meubles, de tout faire exploser. Contraint de se canalisé, maintenu docile par la menace d’un possible renvoi à la Ferme, incapable de vivre sans le glamour tant maudit. Colérique, Khan, il est connu pour ce tempérament de feu qui s’embrasse dès qu’on lui tient un peu tête. Prisonnier des amalgames, aveuglé par une haine généralisée et arbitraire, il n’a de cesse de se répéter que ça a toujours été lui contre le reste du monde et qu’il en sera ainsi jusqu’à ce qu’il pousse son dernier souffle. Une distance instaurée entre lui et le reste des Fables, le refus de faire confiance, le refus de s’attacher, le refus de laisser qui que ce soit prendre le contrôle de sa vie, briser ses amitiés avant qu’elles ne deviennent trop envahissantes, empêcher son cœur de battre pour quiconque, ne pas aimer pour ne pas avoir à craindre une trahison, ne pas aimer pour ne pas souffrir d’avantage. Souvent impulsif, bien que beau parleur le Tigre n’a jamais réellement été particulièrement réfléchi, agissant sur des coups tête, félin esclave de son instinct, il ne compte plus les actes irréfléchis, les mots dit trop vite, le Tigre, il ne connaît que trop bien ce sentiment désagréable, cette sensation de froid qui prend place au creux de sa poitrine et se propage dans l’intégralité de ses membres, paralysant son cerveau, le regret. Pyrophobe, il se fige devant la moindre flamme, comme hypnotisé par cet élément qu’il n’arrive pas à quitter des yeux et cherche constamment à éviter. L’estomac qui se glace dès qu’une odeur de brûler vient titiller ses moustaches, la respiration qui s’affole à la vue d’une allumette, des picotements dans les membres, l’impression de sentir à nouveau cette horrible douleur, de sentir ses coussinets fondre sous les braises, les muscles qui se tendent, le cerveau en panique, des fourmis dans les pattes, la douleur qui l’assaille. L’envie d’hurler, de pleurer, de crever. Grosse bouffe, la gueule toujours pleine, la panse du Tigre doit être remplie et peu en importe le prix. Piètre cuisinier, la tâche revient à ce livreur de pizza qui écarquillent toujours les yeux lorsqu’il doit lui en livrer une trentaine.

moodboard ;; » Lungri il a toujours plus tenu du superloser que du superprédateur. groupe ;; Les désabusés. Le Tigre, il est dopé à la caféine et au scotch bon marché, il n’y a que ça pour le faire tenir une journée de plus. Il avance dans ce monde qu’il ne connaît que trop peu et qui a bien vite cessé de lui vendre du rêve. Il avance, la tête basse, ses yeux bousillent le trottoir et ses pieds traînent emportant dans leurs sillages les quelques cailloux errants, la poche percée, il n’a pas la moindre pièce pour le mendiant d’en bas, il n’accorde même pas un regard à cet enfant affamé contraint de voler à l’étalage. Le Tigre, il ne sait pas vraiment quelle vie il déteste le plus, il est loin de regretter cette époque où des humains plus cons que leurs pieds voulaient sa peau et pourtant, il se dit qu’il y retournerai bien dans sa jungle avec sa chaleur étouffante, sa végétation si luxuriante qu’il ne voyait pas à plus d’un mètre devant lui, il se dit qu’il retournerai bien à la Ferme se dégourdir les pattes sur ses larges terrains vagues, puis, il se dit que retrouver sa jungle serait la pire chose au monde, qu’y retourner signifierait être à nouveau ce putain de Lungri, puis, il se dit qu’il préférait mourir que de repartir à la Ferme, qu’il préférait se tirer une balle que d’entendre cet insupportable serpent siffler à nouveau aux creux de ses oreilles.

capacités ;; La patte en vrac et pourtant le sang d’un superprédateur qui coule encore et toujours dans ses veines, chasseur crépusculaire incapable de chasser et pourtant toujours apte à voir dans l’obscurité. Nyctalope une vision nocturne plus aiguisée que sa vision diurne, légèrement presbyte le jour, quasiment omniscient la nuit. Shere Khan, il n’a jamais eu le plus performant des flairs ni la plus aiguisée des ouïes, mais il est certain que sa vision était de loin la plus perçante de toute la jungle.
constat sur sa nouvelle vie ;; Une nouvelle vie débutée sur le tard. Deux années sur trois passées à la Ferme, cloîtré dans un enclos dissimulé de la vue de tous. Isolement choisi. Le tigre s'était fait véhément, montrant les crocs à quiconque lui proposait de porter un glamour. Il était hors de question pour Shere Khan de se déguiser en homme et de se fondre parmi une population qu'il avait passé sa vie à haïr. Il a observé la Ferme se vider de ses habitants, depuis l'autre côté du grillage, le dégoût dans le regard et un arrière goût de trahison qui lui enserrait le cœur lorsque les autres animaux de la jungle passèrent le cap. Les loups furent les premiers à fuir, suivit de près par leurs alliés, puis, par Tabaqui, et bien vite, il ne resta plus que lui et ce maudit serpent sifflant un peu trop près de sa tête, l'insultant perpétuellement. 《Tu as fais le bon choix, Lungri, ce monde est bien trop dangereux pour des animaux tels que nous. Que ferait un serpent et un infirme au milieu des Hommes ?》 Plus le temps passait, et plus Shere Khan mourait d'envie de le décapiter, cet agaçant sans-pattes. 《N'es tu pas las de ta cage, Lungri ? Il faut dire que chasser ne doit pas réellement te manquer !》 Et il ricanait, jouant avec les nerfs du félin. 《Quelle tristesse de se voir être ainsi abandonné par son unique ami ! À croire que les chacals ne sont plus aussi fidèles qu'ils ne l'étaient. Qu'en penses-tu, Lungri ?》 L'agacement, l'épuisement, deux ans, juste, deux ans. Deux ans à entendre la même chose, deux ans à voir les mêmes visages, les mêmes décors, deux ans. Et le Tigre avait fini par craqué, harponnant un pauvre gars et lui hurlant de lui apporter un glamour, prêt à tout pour se débarrasser de l'oppressant serpent, pour ne plus entendre l'horrible surnom, pour ne plus être le Tigre boiteux et mal en point. Le système s'était mis en route. Un glamour reçu et pourtant un séjour à la Ferme qui s'éternisait. Contraint de rester le temps d'apprendre, apprendre à se dresser sur ses deux pieds, à marcher, à courir, apprendre à maîtriser ses mains et leurs griffes bien trop courtes, à attraper, lancer et tenir des objets. Ainsi, Rajiv Khan ne fut propulsé à Hell's Kitchen qu'en décembre 2020, découvrant une ville inondée d'un merchandising que ces habitants appelèrent "Magie de Noël". Le suivi obligatoire de cours du soir censés lui apprendre à lire, à écrire, à gérer son argent et à appréhender les règles qui réagissaient ce monde.

Cette vie là, le Tigre l'apprécie malgré ces montagnes de béton étouffants la végétation, malgré cette population qu'il continue de dévisager, attendant le jour où elle sortira torches et fusils pour le plomber en pleine rue, malgré cette nouvelle apparence qu'il refuse toujours de voir, évitant son reflet et refusant que l'on lui en parle. Il évolue dans ce monde où il n'est qu'un inconnu, se libérant de ses pulsions dans des œuvres cathartiques. Et pourtant, chaque matin, il se dit qu'elle pourrait être bien meilleure cette vie, et pourtant, il ne fait jamais rien pour la rendre bien meilleure cette vie.




pseudo/prénom/pronom ;; Roro/Aurore/elle âge ;; 21 ans comment as-tu découvert usd ? ;; J’ai vu passé une pub pour un PL sur le discord des rpgistes, il y a un petit moment déjà et je tourne autour du fo depuis. quelque chose à nous dire ? ;; Vos persos sont géants, mazette, j’m’en remet pas    avatar ;; Avan Jogia crédit(s) ;; Little Widling