walk on water.

// emptiness is heavier than you think //

regard de plomb, l'oubli dans les traits. excentrique qui déjà oublie où il est et pourquoi. aucun intérêt dans ses yeux - somnolence qui menace. ses bras croisés sur son torse et il se demande encore pourquoi il est. oh right, i rule the place. bâillement qu'il cache plus ou moins - pas vraiment. tout le monde qui le regarde, peu importe. est-ce que tout ça importe ?
il se lève. la salle de réunion trop grande, trop vide, bois et blanc, classique et ennuyante à mourir. il s'avance vers la vitre alors même que ça continue de discuter dans son dos. problèmes, problèmes, routine, examens, soucis, bonnes nouvelles. rares mais suffisantes. l'homme se plaint tellement plus facilement qu'il ne se complaît. c'est bien plus facile de tout critiquer - même quand personne n'a rien demandé.
son front contre la vitre fraîche, ses yeux qui se perdent sur les lignes de la ville. siège sociale, tour surplombant le quartier, le logo de la compagnie sur la porte. détail esthétique qui le ravit toujours - drapeau pirate qui ne fait envie qu'à ces trouble-fêtes qui sont réellement son fond de commerces. sourire absent quand il pense à eux. bas-fonds d'une ville de riches, il aime ceux qui déboursent sans compter pour se payer ses services. humains égarés. n'est-il pas humain lui-même ? si, et pourtant. tout est bien différent quand on ne vient pas d'ici.
il a grandi dans la poussière de fée, le ciel où virevoltait un gamin têtu, passait la soirée avec les sirènes. enfant perdu qu'il était, une autre époque, un autre temps.
retour à la réalité quand on appelle son nom et il grogne. je m'en fous. silence dans son dos et il soupire lourdement avant de se retourner vers le groupe d'hommes en costume assis dans leurs sièges, bien droit, comme s'ils parlaient des affaires d'état. alors qu'ils parlent d'une pénurie de cacahuètes dans les avions. pitié. vous n'avez pas besoin de moi pour décider de ce genre de choses, si ? alors que si. parce qu'il lira le compte-rendu, les traitera d'idiots et finira par trancher.
mais il s'ennuie, son corps douloureux réclamant autre chose à faire que de rester assis pour des heures encore à écouter les jérémiades d'adultes en couches-culottes.
personne ne lui répond et il roule des yeux si fort qu'il est presque certain d'apercevoir de la matière grise. bref.
deux pas et il est dehors, claquant la porte dans son dos. personne ne dira rien. personne ne dira rien. empire géré d'une main de fer, terrifiés qu'ils sont de se mettre à dos le boss - ce dont le dit boss ne se plaint absolument pas.
il rejoint son propre bureau, abandonne la salle de conférence à leurs élucubrations. sa secrétaire se lève mais il la fait taire d'un mouvement de la main. elle fait quelques pas mais il accélère, l'esquive en refermant la porte entre eux. pose son front contre celle-ci cette fois et soupire. putain de bordel de merde.
hey, langage ! ton moqueur par excellence.
il se crispe aussitôt. cette voix. sans même se retourner, il sait qu'il y a des étoiles dans les yeux, des cheveux blonds comme le soleil et un air de gamin insupportable.
il ne veut pas se retourner. vraiment pas. peut-être que s'il l'ignore, il disparaîtra ?
et pourtant, il se retourne lentement, très lentement. et il est là. étoiles, soleil, insupportable. il prend une seconde pour le regarder, ferme à moitié les yeux. comment tu as passé la sécurité ? un haussement d'épaules pour réponse et ça l'agace encore plus pour une raison mystérieuse. sale gosse.
il soupire. et bien, prends le même chemin et dégage de ma vue. et il compte bien l'ignorer cette fois. il traverse la pièce pour s'asseoir sur son siège - seulement pour découvrir une peluche sur les papiers importants qu'on lui a amené. crocodile, blague sordide qui le fait grogner alors qu'il vire l'hérésie d'un mouvement de poignet et l'expédie au loin.
il essaie de se concentrer mais la présence, toujours là, insupportable. quelques secondes seulement avant qu'il ne relève la tête. l'ignorer ? la blague.
qu'est-ce que tu veux ? pas de réponse. il regarde le visage et sait parfaitement qu'il ne parle pas seulement pour l'agacer. parce qu'il sait que le silence le rend dingue. parce qu'il sait que sa simple présence lui donne envie de s'arracher le cerveau à la cuillère. il soupire, essaie encore, de baisser les yeux vers les papiers mais les lettres se mélangent, les mots perdent leur sens. rien ne compte quand le gamin se présente - il éclipse tout. ce qui lui donne envie de se jeter par la fenêtre. ou de le jeter lui. au choix.
si t'as rien à dire, va-t-en. j'ai mieux à faire. toujours rien. petit merdeux.
visiblement dans le mood de le faire chier jusqu'au bout, les yeux sont posés sur lui sans pourtant qu'aucun son ne soit prononcés. il le fixe sans lui répondre - et james commence à en avoir réellement, réellement, marre.
avant même de réaliser ce qu'il fait, il est debout, a fait le tour du bureau et attrape les bras menus du gamin qui se laisse tirer avec un cri surpris - suivi d'un gémissement de douleur alors qu'il tombe sur le bureau. hook ! sourire en coin sur les lippes du pirates. oh donc tu parles ? un regard noir, comme si c'est lui qui venait de foutre en l'air les plans de l'enfant sauvage - alors qu'il a ramené son cul ici en essayant de le faire sortir de ses gonds. t'es vraiment pas drôle.
il s'arrête de bouger, fixe le gamin.
il est venu ici pour rire ? pardon ?
il esquive la sécurité d'un immeuble pour grimper tout en haut, tromper la secrétaire et se glisser dans la tanière du fucking capitaine crochet pour ... rire ?
pan .... grognement animal qui lui échappe et le visage change encore en face de lui. jamais de la peur, le gamin ne sait même pas ce que ça veut dire. il devrait mais le mot n'a jamais été dans son vocabulaire. pourtant, il comprend. d'un mouvement souple, il saute au sol et se met à courir - pas assez vite. son corps plaqué contre la porte avant qu'il ne l'ouvre, une main sur sa bouche, l'autre qui appuie sur le bas de son dos pour le tenir en place. se tortille l'asticot, un coup de genou qui part et touche la cuisse, james qui jure en le lâchant - une seconde, juste ce qu'il faut pour qu'il se barre à nouveau. mais il ne vise pas la porte - il vise le siège.
peter qui saute en tailleur sur la siège, prend une grosse voix sors de mon bureau, pan !, imitation grotesque qui ne fait qu'agacer encore plus le pirate qui bondit pour l'attraper encore. l'anguille file par dessous le meuble en bois, le contourne - et trébuche une seconde sur le tapis. une seconde, c'est tout ce qu'il faut. attrapé par la cheville, puis par les cheveux, par un hook bien plus en colère que deux minutes avant. la réunion paraissant bien moins chiante que l'entretien avec l'irrécupérable.
je t'ai dit de dégager. le visage dans le tapis, une réponse étouffée et james se penche pour mieux entendre les paroles grommelées. pardon ? il libère les cheveux et la tête se relève. oh excuses acceptées. il lui faut une seconde pour comprendre mais un soupir lui échappe alors. je ne m'excusais pas je ... oh et merde. ça ne sert à rien, ça n'a jamais servi à rien.
le corps sous le sien s'agite, se débat et il grogne encore. immobilisé une seconde par le bruit, pan se remet à onduler - plus lentement. et il déteste ça. plus que les blagues, plus que la joie évidente à voir son tourment, plus que l'insupportable répartie - il déteste l'effet que ce simple mouvement de hanches lui fait. il déteste le fait qu'il se presse contre la peau claire, qu'il inspire l'odeur sucrée et fraîche contre la nuque découverte, il déteste que sa main serre la hanche un peu plus fort. il déteste le soupir qui passe les lèvres du plus jeune - et il hait plus que tout l'envie de le toucher encore pour l'entendre encore.
il grogne et recule, libère le blond comme s'il l'avait brûlé, se retrouve coincé par le bureau. assis par terre, le dos contre le bois, une main dans ses cheveux, il ferme les yeux et souffle. dégage, pan.
froissement de tissu et une seconde, juste un, il espère qu'il le fera. qu'il partira. au lieu de ça, des mains se posent sur ses cuisses, des doigts serrent sa peau à travers le tissu et des dents attaquent son cou. il déteste le fait qu'il penche la tête pour le laisser faire, il déteste que ça envoie des éclairs dans tout son corps. et il le déteste lui. pour tout, pour tout ce qu'il est, pour tout ce qu'il prend, pour tout ce qu'il inspire. il rouvre les yeux, croise des boucles clairs et souffle. ouvre la bouche - mais se fait arrêter par des lèvres sur les siennes. qui dévorent, qui attaquent. qui le chauffent encore, un peu plus, à blanc, à vif.
nouveau grondement.
ce qu'il est agaçant ce gamin.
situation renversé, le corps gracile de nouveau sur le tapis et il appuie lourdement sur lui, écarte ses cuisses, la main sur son cou. il pourrait le tuer. d'un geste, d'une pression. son coeur bat si fort, la rage, l'adrénaline, la colère. la passion. il plonge dans les yeux embrumés et il sait.
encore une fois, il ne gagnera pas.
il peut se leurrer autant qu'il veut. il n'a jamais été le gagnant.
il ne pourra jamais gagner.
pas contre peter pan.

eeet beh, quel homme, qUELLE PRESTANCE. j'po envie d'être sur sa petite liste noire tiens. en tt cas heu voilà j'valide du coup merci pour ton passage express @pan windsor !! l'est fort intéressant l'gugus, fort classieux, fort pas mal de choses. cant wait de lire vos aventures lo.

Y'a pas à dire t'as tout cassé sur ton passage, même les murs, même les pavés, t'as su retourner les rues et les villes. Maintenant que c'est fait et que t'as enfin pu prendre forme, t'as au final pas grand-chose à faire par la suite. Y'a ces petits utilitaires qu'on te cale sous la patte, te faire des liens ou tout simplement directement aller flooder pour te fondre dans la masse, même glisser du côté de la CB qui sait. Si t'es un DC/TC/QC on t'invite à te recenser. En tout cas on te remercie et on espère que tu trouveras en USD un nouveau toit sympa sur lequel tu pourras écrire sans te prendre la tronche, sans avoir de poids sur les épaules.