test de bechdel

tw ;; dans l'histoire, un perso évoque le suicide.

— organisatrice d'un groupe de soutien pour demoiselles en détresse, rassemblement de trucs et astuces pour des nanas en galère qui savent pas trop comment ni quoi faire (ex: si cendrillon sait pas dans quoi bosser, si belle s'est fait toucher l'cul en soirée, si boucle d'or a le ventre vide). réunions en non-mixité choisie parce que les princes et les héros peuvent bien s'débrouiller dans cette société créée pour leur prospérité... rdv les mardis au bar-tabac pour des confessions de princesses et aventurières désabusées. — bonne coutrière qui préfère rapiécer que d'repasser en boutique — sur l'armure, laisser choir les tentations... ce n'est pas dans sa crinière que l'on retrouve l'odeur caractéristique du tabac. car malgré les paquets entre ses doigts, la bouche s'exécute sans fumée. oui, ce n'est qu'en de rares occasions que le diable murmure sa nostalgie chimère, l'invite à l'abandon cruel d'un goût salement amer (dans un tiroir, des lucky strike) — aux heures perdues, confectionner des fleurs séchées — gourmande, fervente cliente des rares boulangeries de la ville. elle est de celles qui croquent toujours le bout de la baguette.

les oiseaux du royaume chantent — oh non, saleté de réveil matin. grognement inintelligible d'une espèce de chose hirsute, la main qu'envoie tout valser jusqu'à trouver la machine qui siffle encore plus fort que les piafs d'un monde disparu. rosalin s'extirpe des draps, l'envie d'y rester est outrepassée par le silence ambiant (bien loin des cris en cuisine, des coups de talonnette dans les couloirs, des ronflements d'homme, du valet de chambre qui frappe à la porte). les étapes s'enchaînent bien vite, vite bien. douche, brossage de dents, café froid de la veille, rebrossage de dents, enfilage de fringues + de ses bottes préférées, sac à main, fermer la porte plutôt deux fois qu'une.

— linda ? vélo à peine garé que commencent les douces hostilités - soupir tendre en lui faisant signe de la suivre à l'intérieur. il fait un peu trop froid pour la laisser juste là. les volets, les lumières, — installe toi ma belle, je t'amène un café. la caisse, le tablier. puis c'est le défilé, café rhum malboro tv & satellite week café thé whisky bière puis y a cette dame qu'elle ne connaît pas qui franchit le perron de la porte, qui se traîne jusqu'à la caisse avec des yeux à vous fendre le cœur.

on dirait qu'elle a pleuré toute une vie, que ce sont les larmes tiédasses qui ont creusé ses joues. les maigres pommettes semblent plus gelé que le souffle de la mort ! rosalin elle s'approche à pas de loup, veut pas troubler le je ne sais quoi qu'il fait que l'inconnue ne craque pas. mais les lippes n'ont pas le temps de s'entrouvrirent en un bonjour que tout le corps de la cliente s'agite dans un soubresaut chagrin, que les yeux se gonflent de liquide et que les gouttes s'écrasent sur ses chaussures raccommodées. la serveuse fait de suite le tour pour rejoindre madame tristesse, vient poser sa main sur son dos en l'invitant à poser ses fesses et le poids de toute la terre sur une chaise. avant que les jambes ne flanchent avec le reste ! elle fait signe à gary de lui préparer un petit remontant pour la réchauffer, l'encourager, délier les langues. réconfort brûlant. c'est la femme de roger qu'dit gary, et la femme de roger hoche la tête. roger roger roger. oh! le monsieur tickets. alors la femme de roger (susan) s'explique, dit qu'elle va s'tuer, qu'elle en peut plus de roger qui dépense tout leur argent en jeux à gratter, en paris qu'il perd tout au long de l'année. qu'il s'en va au ptit matin comme à la nuit tombée, dès que la pauvre susan a le dos tourné. qu'elle a plus de quoi payer les livres de la fille, les goûters du fils. qu'elle va s'tuer ouais, qu'elle va le faire. puis elle supplie, prend les mains de rosalin qu'elle mouille de son désespoir tout salé. faut plus qu'elle lui vende rien, qu'elle le chasse à coups de balai ! qu'elle cache les jeux, qu'elle dise qu'ils ont plus rien dès que le bougre vient chercher le diable dans son petit magasin. alors rosalin hoche la tête à son tour, elle promet en serrant les mains de la pauvre bonne femme. elle promet en sachant très bien qu'il ira dans le bureau tabac d'en face, puis celui de la rue d'à côté, peut-être même dans l'piteux de l'autre quartier. qu'il grattera à n'en plus avoir d'épiderme. mais elle hoche la tête, désenchantée.

quand susan est partie, rosalin a pris beaucoup de pauses dans l'après-midi;
à pleurer quatre cinq larmes chaudes dans l'arrière-boutique
pour cette femme de roger qu'elle n'a jamais revu.

tu sais déjà tout, rosalin est parfaite entre tes mains, ton interprétation est folle, pleine de poésie, de tristesse aussi, de tas de choses. puis j'aime tellement comment t'as traité le fait que son personnage ait été réduit à une micro-phrase, tout ce travail autour. bref. tu es incroyable, comme d'hab.

Y'a pas à dire t'as tout cassé sur ton passage, même les murs, même les pavés, t'as su retourner les rues et les villes. Maintenant que c'est fait et que t'as enfin pu prendre forme, t'as au final pas grand-chose à faire par la suite. Y'a ces petits utilitaires qu'on te cale sous la patte, te faire des liens ou tout simplement directement aller flooder pour te fondre dans la masse, même glisser du côté de la CB qui sait. Si t'es un DC/TC/QC on t'invite à te recenser. En tout cas on te remercie et on espère que tu trouveras en USD un nouveau toit sympa sur lequel tu pourras écrire sans te prendre la tronche, sans avoir de poids sur les épaules.