enterrer le corps

identité ;; uma sans frange et sans tarantino, copié-collé des grosses capitales jaunes qu'affichent un pulp fiction joué et rejoué au cinéma cheap du coin. s'assoit toujours en plein milieu la gueule comme sortie d'un tombeau et l'effort psychique pour ne pas étrangler  ceux qui soufflent des lignes fantômes est tellement énorme qu'elle oublie toujours la moitié du film. deadman un poil ironique et pas trop passe-partout et si ça fait sourire la première fois qu'on l'entend on évite quand même de lui tourner le dos. y a qu'on voudrait pas se retrouver avec une pointe d'opinel vintage émoussée entre les omoplates. âge ;; bond de neuf ans en avant, vingt-cinq ans hasardeux qui ne veulent pas dire grand-chose. la date du vingt-deux juin est toujours entourée en rouge sur l'énorme calendrier truffé de notes comme pour pas oublier de compter une année de plus par an. conte ;; vue panoramique sur les tombes rongées par la mousse de ses ancêtres de a à z sans louper une lettre l'aurait préféré la mer ou même juste l'étang poisseux du coin pour y manger chaque jour son petit déjeuner. ermite recluse au fin fond d'une forêt y a pas eu de papa ou maman à harceler jour et nuit pour un oui ou pour un non, que des mères supérieures et des soeurs quelque chose et la même odeur de moisissure. la princesse aux lys rouges qui se la joue bourreau sans cagoule et sans hache, déracine les lys et les digitales pour un peu que le foie d'un homme explose en pleine bataille. pseudo serial-killer terré dans son couvent qui n'a jamais vu le visage de ceux qu'elle exécute en à peine quelques secondes et y a ni sang ni tripes ni morceaux de chair pour la rendre coupable. métier ;; fleuriste allergique pour tombes tristes elle sourit pas vraiment et rend pas la monnaie. retire pas les épines non plus et craque les tiges à la main par paquet de douze. l'odeur des lys blancs lui colle des migraines à vouloir s'en planter le crâne avec le sécateur rouillé et elle connait pas les trois-quarts des variétés qui pullulent dans ses vingts mètres carrés. les préfère sèches et la tête en bas. s'exerce en douce à la thanatopraxie auprès de la vieille qui met toujours trop de fard à joue et un bleu roi qu'a ni queue ni tête sur toutes les paupières, même celles qu'on a tout juste recousues. incise les carotides et trois doigts en dessous du sternum, comme une impression de dire à la mort et tout le pourri qui l'accompagne d'attendre un peu à la porte. orientation sexuelle ;; y a pas vraiment eu de réponses aux questions posées, deux-trois sourcils froncés et un aller-retour derrière le rideau qui servait de porte à sa chambre. peut pas dire qu'elle ait connu qui que ce soit, abonnée  à une vie en replay perpétuel dont la bande rayée joue uniquement des femmes en robe longue sans couleur et s'il y a deux hommes qui apparaissent l'un n'est là que pour lui éviter une punition divine (quelques fois elle croit bien qu'il se retient de vomir en la regardant) et l'autre n'est qu'un cadavre flottant dans la marre où elle a eu le malheur de foutre un pied. ignorante qui feuillette les vieilles revues pornographiques du marché aux puces. statut civil ;; y a  bien une maison avec vue sur cour et des grigris accrochés aux colonnes du perron, y a bien un rocking-chair devant une cheminée condamnée et un parquet vieux comme le monde remplit d'échardes. y déambule seule et c'est pas tant qu'elle est insensible à l'amour qu'elle ne sait juste pas le reconnaitre. tout juste familière à la colère et à la rage ses relations n'ont jamais été dominées autrement que par un silence austère et une odeur de putréfaction, oscillant entre corps mort et absolution comme s'il n'existait aucune autre forme d'équilibre. statut monétaire ;; jamais eu les poches pleines l'avait pourtant déjà entre-aperçu la vie des autres pour capter qu'il lui manquait quelque chose mais y avait jamais eu besoin d'argent pour vivre entre quatre murs de pierre et manger la même chose tout les jours. y a eu besoin d'un temps d'adaptation pour comprendre qu'un collier de perles volé remplaçait pas vingt dollars sur le marché et qu'on échangeait rien contre un peu de bonté et la promesse de quatre points bonus auprès du seigneur pour bonne action effectuée. son employeuse se méfie des banques et des complots qui s'y trament et ne la paye qu'en petites coupures (sûrement qu'elle la déclare juste pas) et elle lui a tellement répété qu'ils étaient importants qu'elle les garde tous dans une boîte dans une autre boîte dans une autre boîte au fond de la vieille armoire bouffée par les mites. reste qu'elle est logée gracieusement contre un peu d'aide pour tenir la baraque, confortable par défaut. traits de caractère ;; nostalgique, anxieuse, introvertie, observatrice,  catégorique, prudente, indépendante, curieuse, rationnelle, critique, méthodique, loyale.  maintheme ;;  directed by tim burton moodboard ;; a ghost story groupe ;; les désabusés.

constat sur sa nouvelle vie ;; y en qui disent que c'était pas une vie qu'elle avait, que c'était tout juste mieux qu'un confinement forcé en haut d'une tour impossible à descendre. que les jours devaient être longs à en crever que l'odeur devait être insupportable que le l'humidité devait lui foutre le rhume toutes les trois semaines que la vue était toujours la même que les visages étaient toujours les mêmes que de la princesse elle a finalement pas eu grand-chose, ni château ni robe ni domestiques ni prince. pour autant elle regrette les murs qui l'ont regardée pendant seize ans non stop elle regrette les soeurs à qui elle adressait pourtant pas tellement la parole elle regrette le silence, celui qui disait rien celui qui vivait pas celui qui laissait pas trace d'un mouvement celui qui donnait l'impression de vivre sous terre plutôt qu'au-dessus celui qui la berçait jamais celui qu'elle a toujours connu qui s'est fait terrasser du jour au lendemain quand il a fallu courir jusqu'à l'autre bout. l'a la nausée tous les jours des bruits qui se multiplient des silhouettes entassées dans les bus dans les magasins dans les cafés, organise ses journées par créneaux quand faut absolument sortir quand y a besoin de respirer autre chose que l'air de sa propre baraque parce qu'il faudrait pas qu'elle se retrouve dehors aux heures de pointe faudrait pas qu'elle fasse ses courses au marché quand tout le monde est encore là faudrait pas oublier de faire rentrer de l'air dans ses poumons faudrait pas avoir l'air de faire une attaque en pleine rue faudrait pas que les gens s'agglutinent autour d'elle pendant qu'elle pense bien mourir. ne se déplace qu'à pieds se lève aux aurores ne mange jamais au restaurant a voulu jeter un gamin sur la route parce qu'il pleurait trop fort.

pseudo/prénom/pronom ;; cheap queen, tessa, elle. âge ;; 22. comment as-tu découvert usd ? ;; dans un trou.    quelque chose à nous dire ? ;; oops ??    avatar ;; soulin omar. crédit(s) ;; vocivus.